Ete hiver coton/viscose rouges (300)

3.1.2023 J'alterne entre double tissage et été/hiver: une chaine en coton fin doublé, une trame de motif en viscose

 

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Ici, pas de bref, mais un décodage en texte. J'ai déjà ourdi une chaîne bicolore: 200 fils. Je sais que je vais travailler en été/hiver. J'ai ensuite gribouillé un projet sur papier quadrillé (voir photo 1). En été/hiver en 8 cadres, j'ai 6 blocs disponibles: de A à F. Il n'y a pas de système dans la répétition des blocs, c'est une impro à main levée. Les parties grisées seront probablement contournées, pour un effet qu'on n'obtiendrait qu'à 12 cadres.

J'adapte en fonction de la largeur ourdie (j'en ai déduit le nombre d'unités disponibles: 200 fils = 50 blocs de 4 fils, la répétition minimale d'été/hiver, qu'on appelle "unité"). Je tramerai en classique, en sautant quelques blocs avec ma méthode de contournement (quasi split-shed à la Evans).

Viscose

Je trame en viscose de chez Danielle, mercerie Duquesnoy à Roubaix. La viscose est dite la soie du pauvre: elle en a la brillance et le tombé,mais là où la soie coûterait 150 à 250 € le kilo auprès de mes semi-grossistes, la viscose est à 36 € du kilo chez Danielle ...

Viscose (rayonne en anglais), tencel, & Cie: ce sont des déchets de bois retravaillés en industrie, dont la production implique l'emploi de solvants assez toxiques pour les ouvriers et pour l'environnement. Le tencel a des prétentions plus écologiques, mais je n'ai pas investigué. En effet, j'ai axé tout mon travail sur des fibres naturelles, nobles, de source locale (pour des raisons sociales, surtout). Je fais des écarts quand j'en ai marre de filer, laver, teindre, relaver, rebobiner, remettre en écheveau, sécher, etc. Je ne me pose alors aucune question.

La passion de mes copines pour des fibres comme le bambou en tissage me semble tenir de la pensée magique, car à ma connaissance, ce bambou subit les mêmes traitements si peu écologiques que la viscose. C'est le même ressort qui fait croire qu'un arôme naturel est anodin dans un produit du commerce. Le terme "naturel", "issu d'un produit naturel" porte à toutes les confusions.

Un extrait de message par Ygaelle Dupriez, une de mes références en fibres nobles: "On différencie d'une part les fibres synthétiques comme l'acrylique, le nylon, le polyamide, le polyester, l'elasthane, etc., qui sont toutes fabriquées à partir de pétrole et que l'on pourrait d'une certaine façon assimiler au plastique.
Et d'autre part les fibres artificielles qui sont issues d'une matière naturelle comme les viscoses et la rayonne par exemple. Mais leur transformation utilise tellement d'énergie et tellement de produits chimiques vraiment dangereux que je ne veux ni les utiliser dans le filage ni les porter en vêtement, hormis en seconde main. Vous imaginez bien que transformer le bambou, un des bois les plus durs au monde, en un fin fil souple et soyeux n'est pas une mince affaire. Sans compter que les fils à partir de lait (si, si) ou de sojae semblent une hérésie."

 

Mes notes en fiberworks

pas de wif

• 200 fils en coton 162 doublé 11t/cm -> 6fcm (toile) = 33.3cm en peigne
  
• tramé liaison en idem
• tramé motifs en viscose de chez Duquesnoy
  

ourdir: moitié en clair, moitié en foncé, pas de dégradé - tons de chaine neutres, les couleurs viendront de la trame

A =1323 B = 1424 puis C5 D6 E7 F8

blocs

selon esquisse, besoin de 36 unités - j'élargis certaines pour arriver à 50 unités, soit 50*4 = 200 fils - pas de structure dans l'esquisse, c'est impro totale - le rythme à la Bauhaus/Albers sera dans la trame

enlisser (le A sera la plage vide, rythmant le tout)

A3 B4 C5 D6 E7 F8
A*5 - F1 E1 - B8 - D5 - E3 - F3 - C5 - B5 - C6 - D3 - A5 (check total 50 blocs)

 

marcher

classique été/hiver, mais en contournant par sélection de fils à la baguette (pickup) ou par voyage de navette au sein des fils (à la Berta Frey).

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