Au fil de l'autre

Carnet de notes de mes explorations: filage, tissage et teintures

10.4.18 Choix d'un nouveau métier - p. 2

Suite du billet nr 1

Sachant que mon parcours du moment vise à partager mes découvertes avec d'autres potentiels hobbyistes de la fibre, à budget restreint ou limité, à espace restreint ou limité (pensons flats parisiens...), je continue à transcrire l'état de mes recherches.

Par parenthèses, on oublie toujours de préciser le contexte, tant il nous semble évident. Le mien: tout comme l'alimentation, le travail de la fibre noble me semble essentiel pour se reconnecter à la nature en général, notre nature en particulier et les traditions de nos aïeux. "Je cherche l'esprit dans la matière" est mon raccourci pour expliquer ma posture. Dans ma boule de cristal de madame Irma, je vois une génération entière qui sera bientôt tout à fait déshabitée d'elle-même, déconnectée (sous des promesses d'hyperconnection), coupée de ses racines, entre autre historiques.

Cela ne sert à rien de leur limiter l'accès aux smartphones et autres technologies, ce qui équivaut à laisser un accro au sucre prendre "un peu de chocolat". Ce serait mieux qu'ils n'aient tout simplement plus "envie" de s'y accrocher, tout comme en nutri mon objectif est que, naturellement, le mangeur ne regarde même plus le chocolat. Limiter, contrôler, gérer est la posture qu'a choisie Jacques Henno (voir mon billet sur le blog taty.be), plein de bon sens et pragmatique. Je vais un pas plus loin: on ne gère pas une addiction, on l'affame, on la contourne.

J'explore donc le monde de la fibre dans cet état d'esprit: comment amener un déconnecté à retisser des liens avec les traditions, la terre, la nature, la matière (un déconnecté qui en marque le souhait bien sûr, quand il se sera bien morflé le mur de la déconnection), sachat qu'il n'a pas un budget illimité, ni un espace extensible. D'où, par exemple, mon choix de matos "low-tech" et peu cher en matière de rouets ou de métiers à peigne envergeur.

Ma propre intention est de produire des tissages d'artiste, que j'intégrerais dans des livres d'artiste. Quand j'aurai fini dans un an environ la première exploration, je pourrai m'adonner à ma créativité profonde.

Fin de la parenthèse "contexte".

Après les quelques retours des camarades du forum tricofolk, merci à vous tous, je penche de plus en plus pour le premier choix: le 70cm pliable à pédales de Meta. Je vais proposer à Jan de donner des noms de scène à ses métiers, comme son "Junior". On s'y retrouve mieux dans les libellés.

J'ai mis de côté des choix hors mon budget de hobbyste:

  • le Saori qui correspond à ma demande coûterait 1800 € (4 cadres, 60cm de largeur de tissage, 4 pédales; le Saori WX60 à +-1400€ n'a que deux pédales; il est deux fois plus cher que le Meta). Je suis une amante déçue du piccolo de Saori que j'avais acheté il y a un an et quasi pas utilisé, mais ça ne préjuge pas de mes sentiments envers le reste de la famille
  • chez Schacht, Sandrine m'informe que les métiers sont assez chers et en effet. Leur Wolf Pup  - aussi pliable 4 cadres 4 pédales  - est à 1450€. Géographiquement, pour moi, ce producteur américain équivaut au Japon.

 

Question largeur de tissage, je dois envisager qu'on peut tisser en double largeur.  Je pourrais alors travailler sur un 30 ou 40 cm puisque je ne fais pas de tissus très larges.

Info Sandrine:" (...) tu peux tisser en double largeur avec 4 cadres, et si tu as 8 cadres tu peux tisser soit en triple largeur en toile, soit en double largeur avec une armure 4 cadres (c'est à dire du sergé en double-largeur par exemple).  Je l'ai fait cet automne pour un ruana et mon David de 90 cm, ça m'a permis d'avoir un poncho large (1,40 m si j'ai bonne mémoire, ou même un peu plus large)".

Finalement, ce métier pliable chez Meta n'est pas cher vu la solidité et la durabilité (comparons à l'obsolescence programmée de nos appareils à moteur). Je pourrais alors même investir dans un second petit métier chez Meta, le "Junior", qui répond le plus à ma demande de portabilité. J'utiliserais celui-là en déplacement:

Il est prévu pour des échantillons. 4 ou 8 cadres, à lever manuellement, largeur 30cm. Il a l'avantage du prix et d'un très petit encombrement. Inconvénient: le peigne se déplace comme pour un PE/RH, sans guide (donc: utiliser les deux mains). Il n'a ni poitrinière ni rondelle pour faire tourner l'ensouple, on fait tourner le rouleau à la main. Hêtre. L 47cm, P 56cm, H 25cm. Démontable. A l'envers, peut servir d'ourdissoir pour une petite chaîne.

Je pourrais y tisser du 60cm en double tissage, des tissus plutôt que des écharpes (longueur de chaîne max. 120cm), ou des projets plus artistiques que mon exploration du moment (le but de mon incursion dans le tissage était les livres d'artiste qui me motivaient au départ et qui restent mon intention finale).

Pour l'ourdissage:

Prix

  • 4 cadres avec 300 lisses (pour 8 f/cm), une peigne inoxidable no 4, une passette ('Texsolv') et 2 navettes plates de 30 cm : € 195,-. Plus rateau: ajouter 12€
  • 8 cadres avec les mêmes accessoires: € 230,- (+ 12€ facultatfs). Profondeur: 66cm.

Pour la toute petite différence de prix, je prendrais le 8 cadres et n'en utiliserais que 4 au début. Cela me permettrait toutes les fantaisies ensuite (celles dont j'aurai besoin dans le travail artistique plus qu'exploratoire)o. Je pense.

 

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