Slow-dye

Teintures naturelles pour les curieuses et les flemmardes
  

11.9 Les débuts d'une parcelle par un débutant PPPP

J'amorce un petit jardin tinctorial conjoint à un potager. En biodynamie, ascendant permaculture. Dossier Petit à petit l'oiseau fait son nid, page 2

Ou comment j'amorce une parcelle en automne, avec la vision du potager PPP (pressé, productif, paresseux). Je pourrais même écrire PPPP comme Peu friqué, car mon projet ne prévoit pas de grands investissements.

La parcelle est dans un pachi (une prairie) parsemée d'arbres fruitiers. Beaucoup de lumière, car les arbres sont bien répartis. Le jardin que je travaillerai est entre un pommier déjà développé, au sud-ouest, et un tout jeune gingko biloba, au nord-est. Je vais passer l'automne et l'hiver à observer le jardin, permaculture et biodynamie obligent. Mais j'ai aussi reçu pour la première année l'espace d'une butte existante, qui change de locataire chaque année. Je pourrai y planter quelques bricoles dès septembre.

Dès que j'ai appris que je pouvais travailler ce jardin, j'ai étendu des cartons sur le sol, pour étouffer les herbes et les chardons. Je compte qu'en trois mois pluvieux d'automne, ils auront fait leur oeuvre comme je l'ai vu dans mon autre jardin. Et que plein de vers et de champignons seront venus travailler la terre.

Je n'ai pas encore couvert les cartons par autre chose que des cailloux, pour éviter qu'ils s'envolent; car je dois encore passer les préparations biodynamiques de l'automne - et cela doit être fait à découvert. Il faudra donc ôter les cartons le temps de pulvériser la 500p, àpuis remettre les cartons. C'est à ce moment que je choisirai - ou non - de couvrir de matières azotées pour compenser le carbone des cartons, de la paille et des feuilles que je vais y superposer: j'ai pensé à des toisons de mouton déclassées. Des récup' de tonte d'automne, invendables parce que trop rêches par exemple. Ou des toisons trop mitées, que je récupèrerais chez des camarades de la fibre.

Je peux déjà amorcer un compost en butte, ce que je ferai près du pommier, afin que le tas de compost soit protégé des vents et de la pluie en excès . Et recoive en cadeau des feuilles et des pommes tombées. S'il est bien conçu et bien dynamisé par les préparations, il sera prêt au printemps. En biodynamie, on en épand très très peu (une poignée à la volée) et on l'enfouit à peine dans le sol; on ne vise pas l'amendement franc du sol, mais l'impact homéopathique des forces du compost. Mais rien n'empêche que je joue un peu autrement: si je le sens à ce moment-là, si le terreau m'inspire, je l'épandrai en une bonne grosse couche et je l'enfouirai à la mode bio. Et voilà, c'est entre moi et ma terre et toutes mes excuses à l'âme de Pierre Masson pour mes futures déviances par rapport au cahier des charges de la biodynamie.

Le compost devrait être constitué sur une aire désherbée. Théoriquement. Je fais ce que je peux avec mon petit possible, vu que je passe une période de vide d'énergie telle que je les connais parfois depuis 20 ans, malgré ma renaissance à l'âge de quarante ans grâce à dame Kousmine. Je ne sais pas quand l'énergie reprendra, j'attends. Je ne vais pas me forcer tout de même! Jardin est joie, non? Je vérifierai donc juste qu'il n'y a pas de peste genre chiendent ou liseron, qui pousserait même au travers de 50cm de compost. Un bon conseil de mon ami Jacques Paris, du mouvement biodynamique belge.

J'ai prélevé un peu de terre pour faire le test de l'acide chlorhydrique et teneur en calcaire, tel que je l'ai vu faire par Pierre Masson dans le CD accompagnant son dernier livre, si clair, sur la biodynamie pour les jardiniers amateurs. Je dois encore demander aux cojardiniers quel est ce type de terre, mais elle me semble assez sablonneuse si je compare à la glaise que j'avais dans mon jardin de ville au départ.

Ajout 1.10

Changé d'idée. Je choisis toujours les voies ardues, c'est épuisant à la fin. Tant pis pour les préparations biodynamiques pour ce premier semestre. Je n'attends pas, j'ai déjà apporté de quoi faire des lasagnes sur la partie à cultiver. Les toisons serviront à couvrir les chemins, elles resteront en permanence, car elles se décomposent très lentement.

Lire le billet suivant: To butte or not to butte?