Ce blog est un brouillon de livre à paraître: "Teintures naturelles pour les curieuses et les flemmardes (en slow-dye)", qui sera édité chez Aladdin, la maison d'édition dont je suis président-concierge. La présentation est ici.
Tant qu'à bosser sur le sujet, j'ai partagé et je partagerai encore ici les résultats de mes recherches et essais en teintures végétales budget, peu gourmandes en eau et électricité, efficaces. Angle d'approche du sujet: écono-logique, non toxique mais ouvert. Ambiance: "Work in progress", car les billets sont des projets, à ne pas prendre à la lettre. Par ailleurs, comme je ne souhaite pas faire concurrence aux auteurs et enseignants fiables, je ne rédige pas de tuto.
NB fin 2024. Je suis en train de restructurer le blog Slow-dye, car j'ai choisi de sortir ce livre en plusieurs fascicules interactifs. Ils seront à télécharger à partir de notre portail Greenshop, comme d'autres de mes livres en nutrition. Faites un tour une fois par mois sur la page de départ de Slow-dye, j'y annoncerai la sortie de l'un ou l'autre de ces livrels.
Je fais de llllllongues recherches sur la teinture alors que je n'utilise les teintures naturelles que deux fois par an, pour teindre des écheveaux et rubans de laine, coton et soie pour mes tissages. Tissages qui ne sont qu'un hobby, que je pratique entre les gouttes de mes multiples activités autres.
Tout ce temps? Ce n’est pas absurde. En fait, ce que j’aime, c’est chercher: je trouve des prétextes concrets à l’exploration. J'aime aussi partager et harmoniser. Or, dans ce domaine, comme dans tant d'autres entre notre période hyperchaotique actuelle, de nombreuses légendes circulent, des pratiques er inefficaces sont enseignées. Comme en nutrition, je me sens l'âme d'un petit éducateur de rue du net, qui aime pousser chacun à utiliser son esprit critique.
Pour ces explorations, j’ai oscillé entre la teinture par macérations à la Jenny Dean (faisons travailler le temps) et la technique classique de Michel Garcia, qui, très pointu en chimie verte et en fondamentaux des plantes, revisite la teinture par bouillon et par cuve (indigo). Ses procédés sont aussi médiatisés par Catharine Ellis. Depuis mes premiers tâtonnements vers 2013-2014, j'ai accumulé une série de bouquins sur le sujet, qui me servent de sources de consultation aussi. Je lis les passionnants récents livres de Dominique Cardon comme une imprégnation de l'histoire des teintures, mais je ne tente pas la reconstitution de ces teintures historiques, ce qui serait un métier en soi.
Je partagerai ici ce que je glane au fur et à mesure, non pas sous forme de tuto ou de livre pour débutants, mais sous forme de textes à l'intention des chercheuses de mon acabit qui connaissent déjà les bases.
Mon objectif : se reconnecter avec les traditions des Anciens, en les modernisant grâce aux connaissances actuelles (principe de mes livres en nutrition, en particulier Pains et pâtes ressourçants) ; sans tomber dans le syndrôme « mamie-le-faisait » et en recyclant tout ce qu’on peut.
Au début, je voulais travailler avec des plantes de proximité, si possible sauvages; ou des déchets glanés à proximité aussi. En option écono-logique, mes critères étaient: choisir ce qu'on peut cueillir, récolter, cultiver, récupérer par chez nous dans nos cuisines - sans récolter des « racine de muguet des bois » et autres sources que l'on peut cueillir, citée par Leuchs, pour éviter la prédation- pas de plantes exotiques (sauf les envahissants comme phytolacca qu'il faut éliminer de nos forêts européennes) - pas de plantes qu'il faut acheter comme orcanette, source de si merveilleux violet grisé.
L'optique a changé au fil du temps. Je ne suis plus motivée par le glanage et la découverte de mon environnement proche.Après deux ans de ces pérégrinations, j'ai repris malgré tout les grands classiques: indigo, garance, cochenille, campêche, etc., car depuis lors j'ai opté pour le tissage en hobby (et non plus la reliure comme en 2013). J'achète les produits bruts en commerce et j'extrais le colorant ici. On peut aussi acheté l'extrait, mais ce n'est pas mon choix.
Pour les tissages que je réalise, je n'ai pas d'intérêt à teindre en classique, vu que cela a déjà été fait. Je voudrais explorer de nouvelles voies. Je ne teins pas en naturel pour une plus-value d'achat des produits tissés, car pour l'instant dans le grand public, "foulard teint à la main" signifie la même chose, qu'il ait été coloré par synthétique ou au naturel. Personne jusqu'ici ne m'a semblé enclin à payer plus cher un foulard, parce qu'il était teint en naturel. Peut-être ce temps viendra plus tard.
Je verbalise sur ce blog ce qui est évident pour certaines teinturières expérimentées, car c’est ainsi que j’apprends, tout simplement.
Profitez-en!
Les images du blog: des photos perso, sauf mention contraire. La bannière est une photo cadeau de Laura Musikanski . La photo de ma pomme est due au délicat Frédéric Raevens.
Vous aurez noté que je m'adresse au féminin en particulier. C'est un clin d'oeil de la féministe de longue date à mes camarades, afin qu'ils sentent la bizarrerie de voir un genre grammatical favorisé ;)