20.9 Sur base de mon dernier résumé du 17.9, j'expose ici mon raisonnement pour mes prochains tests de teinture au phytolaque alias le raisin d'amérique
Le principe: les anthocyanes des baies sont fragiles à la lumière et au lavage, mais si la recette de Carol Leigh d'extraction au vinaigre sur laine mordancée au vinaigre peut s'adapter à toutes les baies, je pourrais tester sur d'autres baies comme le sureau yèble que j'ai pour le moment. La couleur serait plus stable que les recettes classiques à mordançage alun.
Les baies que j'ai cueillies à Montauban début septembre ont naturellement fermenté depuis la cueillette le 12.9 car je n'ai pas eu le temps de teindre. Trop de boulot. J'ai gardé le tout en bac, dans de l'eau très vinaigrée.
Je partirai au principal de chez Grackle sun, puisqu'elle a fait des tests lumière et testé à froid. Me semble fiable.
Je reprends la recette de CL via Burgess:
Mes commentaires à partir de cette recette.
Acidité des baies. Les anciens proposent de fermenter les baies comme le fait Marie Marquet, qui fait fermenter les baies 10 à 15 jours avant teinture (ses recettes D et F) à 30°C (teinture solaire si on n'était pas en BE en septembre). J'imagine qu'il s'agissait de les faire travailler en bain acide, tout simplement. Nos Anciens n'avaient pas de sources d'acides aussi faciles que nous (le vinaigre). Pas d'info sur le type de fermentation.
Pour cueillir à l'aise, tout au long de la saison, on peut jeter les récoltes successives dans un bac vinaigré, comme l'a fait Grackle. Cela conservera sans moisir et sans perdre de pouvoir colorant.
Pour le phytolaque, MM laisse teindre 1 à 4 jours dans le jus fermenté, à froid. Ce que je ferai aussi, limité à 24 ou 48h puisque j'ai tout broyé, "pré-juté". L'essence est déjà extraite.
Chaleur. Pourquoi teindre avec les baies à chaud? On comprend nos teinturiers industriels du XIX qui devaient standardiser des procédures. A chaud c'est plus facile. Mais leurs archaïeux ne gaspillaient à mon avis du bel et bon feu, difficile à produire et à entretenir, s'ils pouvaient teindre à froid. La chaleur permet de réduire le temps de trempage.
Une source d'anthocyanes ne doit pas chauffer à plus de 50°C selon MM. CL chauffe le phytolaque à 70-80°C pourtant. Cela ne doit pas influer sur la tenue puisque les filles qui suivent CL ont toutes obtenu de belles résistances lumière. MAIS CL doit utiliser 20 fois plus de baies que de fibres pour que la couleur soit stable... Et si, à froid, la couleur était stable à un PTS moindre?
Acidité du mordançage. Je n'en vois pas l'utilité: 1h30 à 80°C? Puisqu'on va encore baigner la laine dans un ph de 3.5 1h supplémentaire, à 80°C... Et que l'acide est la zone de rêve pour la laine, elle s'y complait.
Equivalence de la cuisson acide de CL = mordancer la laine pendant 12-24h dans un bain acide à pH 3.5 froid (quitte à la chauffer un peu avant, pour se rassurer). Si je teins à froid en bain acide, je laisserai la laine 24h à 48h dans le bain. Elle se mordancera au passage, non?
Quid de l'ouverture des écailles à froid? question ouverte. En bain alcalin, je peux rester à froid pendant toute la procédure puisque les bases ouvrent les écailles, pour que la teinture pénètre bien à coeur. A froid, je vais peut-être devoir :
PTS. Chez MM, DC, etc., on est à 200% PTS. Chez CL et Grackle: 2000%! Pathétique de ma part de suivre cette piste, vu que je revendique l'efficacité en teinture. Mais bon, j'assume. Je testerai malgré tout avec un PTS bien plus bas.
Adjuvants. Blanchette/Léo ajoutait toujours les rafles pour en extraire les tanins. Ce que je ferai, mais j'ajouterai en plus mes restes de thé, comme je le fais pour la garance (procédure avec laquelle j'ai enfin! du rouge). Tanins et précurseurs d'alumine.
Extraire. CL extrait le jus des baies 1h, puis filtre, puis teint encore 1h. On peut simplifier, non? J'ai tout broyé au Jazz Max, j'ai la chance d'encore travailler avec l'importateur, je dois parfois faire des tests de nouveaux prototypes, j'en ai profité. J'ai gardé le broyat dans de vieux bas noués, j'ai versé le jus dans un seau avec de l'eau acidifiée à un pH de 3.5. L'extraction est quasi déjà faite. Je teindrai tout de suite.
Une des recettes de MM est à froid pour le sureau et donne un résultat lu/la assez décevant (1/2), couleur mauve-rose. Or, la recette est la F, chez elle: baies fermentées, bain sans additif, sur laine mordancée alun/tartre, à froid de 1 à 4 jours. Et si, en procédant en bain acide et sur laine mordancée vinaigre, la couleur était plus franche et plus stable?
Je suivrai les recettes de CL et de MM pour mes projets de tissage. Je garderai une partie des bains pour mes essais ci-dessous.
sureau pour cotons et laines - phytolaque pour laine uniquement:
PTS ingérable : j'ai cueilli 2kg de baies et rafles et broyé au Jazz Max + je tremperai aussi de petits échantillons.
Je laisserai oxyder après teinture pendant 24h avant de rincer et sécher.
J'aurai donc 6 variantes pour le phytolaque, 6 petits bocaux, numérotés:
5 PHY19C - 6 PHY19CFE - 7 PHY19CCU
8 PHY19F - 9PHYF19FE - 10 PHYF19CU
et 6 autres pour le sureau:
11 SU19C - 12 SU19CFE - 13 SU19CCU
14 SU19F - 15 SU19FFE - 16 SU19FCU
Chaque test sera dans un petit bocal transparent, non couvert. Pour qu'ils résistent à la courte cuisson des variantes 5 6 7 11 12 13, je place un linge dans le fond de la casserole. Je cuis tous les bocaux ensemble. De toute évidence, sans nouet, pour des raisons pratiques.
Les tests à froid seront notés: nrd'échantillon+nb de jours, comme 8 pour le phytolaque à froid sans additif et 3 pour le nombre de jours de trempage -> j'aurai 24 petites mèches 81 83 85 86 - 91 93 95 96 - 101 103 105 106 - 141 143 145 146 - 151 153 155 156 - 161 163 165 166
Chaque jour, j'ôterai une mèche et je l'agraferai dès qu'elle est sèche sur un carton
Je testerai lumière derrière mon pare-brise pendant 3 semaines, à Montauban.
Je testerai au lavage au savon neutre, surtout pas de marseille (alcalin, verdirait le sureau).