Slow-dye

Teintures naturelles pour les curieuses et les flemmardes
  

Ma bibliothèque: Dominique Cardon

Page spéciale pour les ouvrages de l'historienne Dominique Cardon, spécialisée en teintures végétales. Page annexe à ma bibliographie. (abréviation dans mes notes: DC)

 


Mi 2014. Merveille! Le livre épuisé de Dominique Cardon, la bible des teinturiers curieux, vient de reparaître en français chez Belin: Le monde des teintures naturelles. 59€, mais pas volés! C'est LA référence absolue, la Bible du teinturier moderne. J'utilisais depuis 2012 la version anglaise, qui était la seule disponible en 2012: Natural Dyes. Je l'ai mis en tête de gondole car c'est mon favori, mais j'aime lire des enclycopédies à mes heures perdues.. C'est pas courant, je sais.

 

Ecouter Pauline Leroux présenter ces livres (3 minutes):



 

Ci-dessous je reprends les autres livres de Dominique Cardon que je relis de temps en temps, ou que je consulte pour des détails techniques. Contrairement à d'autres teinturières curieuses, comme Suzanne Dekel en Israel, je n'essaie pas de reproduire ces recettes. J'ai une motivation de maintien des traditions, certes, mais je préfère obtenir les mêmes résultats avec des produits locaux ou connus, ainsi que des dosages moins industriels.

  • Le redoul si utilisé par Gout (ci-dessous), par exemple, est introuvable chez nous ou dans le commerce. N'est-ce pas simplement un tanin végétal?
  • Je n'alune pas aux doses préconisées de 24%, à 8-10% environ ça me suffit pour des valeurs de hobbyiste
  • Je ne cuis pas à 80°C des heures, j'ai trouvé le juste milieu: 1/ je fouette au mixeur les poudres de garance etc. dans le bain, avant extraction, comme je l'ai vu faire chez Michel Garcia - cela diminue le temps d'extraction de moitié; merci les fouets électriques 2/ pour la majorité des plantes, 60°C suffisent 3/ j'utilise le principe de marmite norvégienne
  • En gros, je tente de repenser les techniques de ces grands artisans du passé, mais en fonction de nos connaissances modernes

 

Sommaire: Le monde des teintures naturelles - Des Couleurs pour les Lumières. Antoine Janot, teinturier occitan 1700-1778 - Mémoires de teintures. Voyage dans le temps chez un maître des couleurs - Le cahier de couleurs d'Antoine Janot - Les 157 couleurs de Paul Gout

 

L'indispensable pour tout teinturier curieux, amateur des sources historiques. Présentation de l'éditeur:

De la pourpre impériale extraite de coquillages marins aux étoffes teintes aux écorces et à la boue, les teintures naturelles étaient, jusqu'à la fin du XIXe siècle, les seules sources de couleurs de tous les textiles utilisés quotidiennement par les humains. Elles servaient aussi à teindre la peau et les cheveux, à mettre en couleurs cuirs, poils, plumes, bois, os et ivoires, comme colorants alimentaires, cosmétiques et pharmaceutiques et comme pigments pour la peinture. Supplantées durant plus d'un siècle par les teintures synthétiques, elles redeviennent aujourd'hui un enjeu économique et culturel.
Invitation à un tour du monde des savoirs sur la teinture par les colorants naturels, à travers l'histoire de l'art, l'artisanat traditionnel, les recherches scientifiques interdisciplinaires de pointe et leurs applications industrielles, cet ouvrage offre une synthèse des connaissances sur les matières colorantes présentes dans plus de quatre cents plantes, lichens et champignons et dans une quarantaine d'animaux du monde entier. Un appendice chimique regroupe toutes les structures des colorants naturels étudiés. L'ouvrage est illustré de quelque 600 photos sur les plantes et les animaux tinctoriaux, les textiles et les objets anciens qu'ils colorent, sans oublier les teinturières et teinturiers au travail au fil des siècles.
Ce livre est aussi un appel à la préservation et à la mise en valeur d'un patrimoine précieux de l'humanité : les couleurs issues de la Nature, découvertes par les civilisations humaines dans toutes les régions du monde, au long d'une quête commencée à la préhistoire qui prend tout son sens aujourd'hui.
Cette nouvelle édition du seul livre de référence sur le sujet a été augmentée d'un grand nombre d'espèces et mise à jour à la lumière des connaissances les plus récentes. Il intéressera un public large, de naturalistes, d'historiens, d'amateurs ou de professionnel de l'art, et toutes les personnes concernées par la couleur et la coloration (scientifiques, industriels du textile, des cosmétiques, de l'alimentation, designers, spécialistes de la mode, etc.).


Pas d'extrait chez l'éditeur ou sur portail. Achetez les yeux fermés, c'est un bijou.



Des Couleurs pour les Lumières. Antoine Janot, teinturier occitan 1700-1778 - éd. 2019, CNRS - 29€


Pas d'extrait sur Ma Zone ou le site de l'éditeur.

Présentation de l'éditeur:


Les couleurs, pour Antoine Janot, c'est son métier. Encore enfant, avec son père, il a appris à sentir l'odeur de la cuve de pastel, tâter le goût du bain avant d'y plonger le tissu pour le bleuir. Plus tard, il s'est musclé les bras à tourner les lourdes pièces de lainage dans les chaudrons bouillants des rougies de cochenille.

Les couleurs, pour Antoine Janot, c'est son métier. Encore enfant, avec son père, il a appris à sentir l'odeur de la cuve de pastel, tâter le goût du bain avant d'y plonger le tissu pour le bleuir. Plus tard, il s'est musclé les bras à tourner les lourdes pièces de lainage dans les chaudrons bouillants des rougies de cochenille. Il est un de ces maîtres-teinturiers dont les couleurs éclatantes assurent l'engouement pour les draps du Languedoc aux Échelles du Levant. Alors, quand le nouvel inspecteur des manufactures nommé à Saint-Chinian vient lui confisquer une pièce d'écarlate sous prétexte que son rouge est affamé, Antoine Janot décide de ne pas se laisser faire. Il rédige un mémoire garni d'échantillons pour expliquer comment il obtient toutes ces couleurs, et il l'envoie à Montpellier, à l'Intendant du Roi en Languedoc, avec une lettre dénonçant les abus de pouvoir de l'inspecteur.
Pavé dans la mare. Les remous provoqués vont faire repérer Janot jusqu'à Versailles comme un " aventurier sujet à caution, aussi inquiet, aussi haut et aussi dangereux qu'il est bon teinturier ".
Le mémoire, enterré dans les archives, est ici édité, avec deux autres d'Antoine Janot : c'est le plus ancien ensemble connu de recettes de teinture des draps de laine, illustrées d'échantillons, organisées systématiquement dans l'ordre des opérations techniques permettant d'obtenir toutes les gammes de coloris grand teint avec les colorants naturels.
Leur étude technologique et colorimétrique, proposée par Dominique Cardon, veut inspirer les passionnées et passionnés de couleur et ouvrir de nouvelles voies pour ressusciter les couleurs de l'ère des Lumières.



Mémoires de teintures. Voyage dans le temps chez un maître des couleurs, 2013
Les secrets dévoilés d'un teinturier du XVIIIe siècle. Une immersion dans l'univers coloré d'une industrie majeure de l'Ancien Régime.

Pas d'extrait sur Ma Zone ou le site de l'éditeur.

Présentation de l'éditeur:

Bleu, Écarlate, Cramoisi, Pourpre, Prune, Noisette, Tabac, Café. Les noms de couleurs des anciennes étoffes semblent parler d'eux-mêmes. Et pourtant, que d'efforts, d'imagination et de raffinement dans le métier de teinturier ! Ce manuscrit du xviiie siècle, pieusement conservé par une ancienne famille de drapier du Languedoc, nous introduit dans cet univers où un secret bien gardé est souvent le gage de la réussite.
Un trésor réunissant quatre précieux mémoires consacrés aux recettes de teintures que l'on fait alors " pour le Levant". Pour chacune des teintes, les échantillons correspondants : 177 pétales veloutés d'un fin drap de laine, à la fraîcheur éclatante.
Ce carnet de teinturier ne comporte aucune signature, aucune date, aucune mention de lieu. De quoi inciter Dominique Cardon à mener l'enquête. Commentant et précisant le texte, l'éminente historienne des techniques nous guide sur les lieux de la manufacture royale de Bize, dans le Minervois, entreprise florissante au milieu du XVIIIe siècle, sur les traces d'un entrepreneur sémillant et attaché à la couleur de ses étoffes.
Le premier traité publié sur la teinture des draps de laine écrit par un entrepreneur en activité.

 



Le cahier de couleurs d'Antoine Janot, par Dominique Cardon et Iris Brémaud, 2020, éd. CNRS - 24€, aussi en digital

Kindle uniquement sur Ma Zone, mais en papier sur le site de l'éditeur: https://www.cnrseditions.fr/catalogue/arts-et-essais-litteraires/le-cahier-de-couleurs-d-antoine-janot/

Bilingue anglais-français, livre compagnon de "Des couleurs pour les Lumières", même auteur, même éditeur,2019.


Présentation de l'éditeur:

Bleu mignon, fleur de coing, agriotte, langouste... Des couleurs surgies du passé, un trésor d'inspiration.
Ce cahier bilingue français-anglais donne la parole aux échantillons de teinture d'Antoine Janot, maître-teinturier languedocien de la première moitié du xviiie siècle, aux couleurs appréciées jusqu'aux confins de l'Orient.
Après une brève présentation du teinturier et de son œuvre, ce cahier livre les clés des couleurs de 67 de ses échantillons de fin drap de laine : nom et photo de chaque nuance, description du procédé permettant de l'obtenir et – nouvel apport à l'histoire des noms de couleurs – ses coordonnées colorimétriques dans l'espace chromatique CIELAB. Il devient alors possible de vérifier l'exactitude des essais de reproduction de ces couleurs et de s'en inspirer pour concevoir les couleurs de demain.

Un cahier très pragmatique, très illustré, nombreuses recettes - dont hélas! une quantité de rouges à base d'étain.

 

 



Les 157 couleurs de Paul Gout, éd. 2023, chez Jeunes Pousses - 36€
pas d'extrait sur Ma Zone ou le site de l'éditeur (auto-édition?)

Présentation de l'éditeur:

Cet ouvrage bilingue français-anglais, restitue pour la première fois la totalité des couleurs matérialisées par des échantillons de drap de laine teints figurant dans un manuscrit intitulé « Mémoires de teinture », achevé probablement en 1763 par Paul Gout, directeur et maître-teinturier de la Manufacture royale de fins draps de laine de Bize, en Languedoc. Cette importante manufacture exportait, principalement vers les Échelles du Levant, jusqu’à 2 750 pièces de drap en 1764, ce qui correspond à plus de 52 km de tissu, teint en couleurs de grand teint, solides à la lumière et au lavage.

Les manuscrits de teinturiers à échantillons ont une valeur inestimable. Ils permettent de suivre l’évolution de l’art de la teinture et celle des caractéristiques chromatiques correspondant aux noms de couleurs, en Europe, au cours des deux siècles qui précèdent le remplacement des teintures naturelles par les colorants synthétiques dans l’industrie textile. Ils proposent ainsi d’originales sources d’inspiration et de création, s’inscrivant dans une nouvelle approche écoresponsable des filières du textile et de la mode.

Dominique Cardon poursuit ici son travail de valorisation des savoir-faire des teinturiers des siècles passés et de leur virtuosité dans la création de couleurs naturelles, en traduisant en recettes pratiques applicables aujourd’hui leurs procédés de teinture illustrés d’échantillons. Elle a ainsi initié une série intitulée Couleurs d’autrefois pour verdir notre monde.

Même remarque que pour le précédent, sur les rouges d'écarlate (étain).


Pratique de la teinture végétale, de Dominique Cardon, chez Fleurus, 1978 . Le tout premier livre de cet auteur. J'utilise désormais les autres...


 


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