Au fil de l'autre

Carnet de notes de mes explorations: filage, tissage et teintures
  

Résistance lumière phytolaque et sureau yèble

10.10.19 Quand j'ai amorcé les teintures à basse température, j'ai fait des tests domestiques de résistance à la lumière qui m'ont semblé concluants - voir le billet de juillet 2015. Je recommence ce mois d'octobre, profitant d'un séjour près de Montauban, où j'aurai plus d'UVs qu'en Belgique. Sur deux teintures réputées peu stables, que j'ai menées d'une façon peu orthodoxe.

NB. "Basse température": soit les macérations à froid, soit les marmites norvégiennes amorcées à 40-50°C. Marmites norvégiennes (MN): amorcer 10 minutes à chaud, poser un couvercle, emballer d'une couverture en laine bien chaude, laisser infuser 24 heures.

C'est particulièrement cocasse de pratiquer des tests lumière sur de la laine en plein été. En situation pratique, la laine ne voit quasi pas d'UV: on se protège d'un manteau quand on sort en hiver, et à l'intérieur macache les UVs. Mais bon, pour la forme, allons-y.

 

 

sureau yèble en MN et bouillon classique
+ un brin d'indigo
Ce fil de mohair, trempé avant teinture dans un bac d'eau de rinçage de mes autres teintures indigo, a pris de la couleur instantanée, avant même la plongée dans la cuve. Je l'ai gardé tel quel, je voudrais voir si ce ton tient.

au dos du carton, les fils attachés pour rester bien cachés de la lumière

quelques essais phytolaque - filés mains
idem ci-dessus: les fils sont enroulés à l'arrière

Essais phytolaque en deux versions:
* à froid
* décoction chaude
tous deux en trempage long à froid (4-5j) avec fer, cuivre ou seul, à froid - sur mèches



Essais sureau yèble en deux versions:
* à froid
* décoction chaude
tous deux en trempage long à froid (4-5j) avec fer, cuivre ou seul, à froid - sur mèches

Les fils sont exposés en terrasse plein sud, près de Montauban, depuis le 5 octobre. Dès le 18, ils migreront vers le pare-brise du camping car - lumière tombante quasi tout le jour (mais derrière une vitre). Le 30 octobre, j'ôterai le masque...

J'en profite pour tester des cotonlins de chez Venne "bio" ou approchant. Ce sont des fils provenant de mon calcul de densité d'un torchon de vaisselle, encore enroulés bien commodément sur leur carton. La réputation d'instabilité lumière des teintures végétales est une rumeur, car toutes les teintures passent. Je gage que celles-ci vont aussi soufrir de cette exposition excessive à la lumière. Il suffit de comparer les rideaux d'une fenêtre plein sud, en tissu classique: endroit et envers n'ont pas la même figure.

Cette réputation d'instabilité provient du fait que la teinture végétale est au principal un hobby et que les amateurs jouent un peu avec la matière, se préoccupant peu de la tenue dans le temps.


Quand les journées auront 26 heures, je testerai aussi la résistance au lavage avec le test assez simple mais fastidieux qu'on apprend chez Jenny Dean: coudre les fils teints entre deux épaisseurs de coton très blanc, les passer en machine et évaluer les possibles traînées. Pour le test lavage classique, c'est on ne peut plus simple: laver la moitié du fil et pas l'autre. Plus simple, y a pas.

Résistance au frottement et à la sueur: primo je ne porte pas la laine sur la peau, secundo je ne bûcheronne pas en pull tissé main/teint main. Peu de frottements.

Ou je raisonne mal?

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