Au fil de l'autre

Carnet de notes de mes explorations: filage, tissage et teintures

Le Beiderwand

29.5.21 Un coup d'oeil sur cet enfilage dont je n'avais jamais entendu parler. Je l'ai investigué pour pouvoir essayer la technique de split-shed de Deborah Silver.

Dans le numéro de décembre 2019 d'Heddlecraft, j'ai étudié le long dossier sur le Beiderwand (true and tied).

La description, en traduction automatique:

Le sujet vedette du numéro de novembre/décembre 2019 est "Le Beiderwand contemporain". Il y a 75 échantillons à l'intérieur pour intriguer les tisserands, en plus d'une brève histoire du Beiderwand et d'une explication du fonctionnement de ce tissage. Il y a 26 fichiers d'information sur le tissage (wif) pour ce numéro.
Tous les échantillons de Beiderwand contrôlés par un métier à tisser sont des enfilages à huit cadres et utilisent huit ou dix pédales. En plus des échantillons contrôlés par le métier à tisser, il y a une idée de Beiderwand à un bloc pour un métier à quatre arbres.
De plus, ce numéro comprend les instructions étape par étape pour tisser des motifs détaillés sur un métier à quatre cadres en utilisant le pick-up.

Ne laissez pas l'idée du pick-up vous rebuter. Le pick-up pour le Beiderwand est l'une des techniques les plus simples et les plus directes . . et les possibilités de conception sont illimitées !
Le chapitre Shelf Awareness comprend deux publications: "Beiderwand" par Clarita Anderson, Judith Gordon et Naomi Whiting Tower; et "Pattern and Loom" par John Becker.


Dans la rubrique "Tips 'n Techniques", je partage une technique pour garder vos ciseaux accessibles et sûrs.

Comme d'habitude, le numéro vaut son pesant d'or: je paye environ 4€ par numéro, pour le contenu qu'on trouve dans un livre entier. Robyn Spady est une tisserande américaine professionnelle douée d'un remarquable talent pédagogique. Chez Heddlecraft, par Robyn Spady: https://heddlecraft.com/single-issues.html. Chercher le nr de novembre 2019.

En gros et en travers, le beider est une forme de double tissage plus léger, demandant moins de fil (et moins de cadres?). Une couche est en toile équilibrée, l'autre est à dominance trame. Le beider est assimilé à des lampas, dont l'une ou les deux couches sont en sergé ou satin. Je ne fais ici qu'un teaser, pour vous donner envie de vous procurer toute la série... Voici mon premier schéma, à peaufiner, il me sert à comprendre ce que je lis - comme si je faisais un résumé de conférence, quoi. Eh ouais, je ne pige qu'en faisant.

NB. Voir aussi l'article de Madelyn van der Hoogt: Ask Madelyn: Doubleweave, Part 2: Beiderwand and Lampas

L'enfilage est assez simple: 13434 23434 15656 25656 17878 27878 pour les 3 blocs possibles. On peut faire des miniblocs avec un demi-Beiderwand: 13434 25656 etc. Le marchage se pense en blocs, ce qui se voit dans l'attachage ci-dessous. J'aime ça, car je retiens facilement (j'utilise des manettes et non des pédales). Le reste n'est pas simple, sauf si l'on pense le Beiderwand comme du double tissage, à empeigner en fonction. On peut le concevoir en 4 cadres, mais alors macache les blocs. On utilise la version en 4 cadres surtout pour la technique du split shed de Jane Evans, récemment médiatisée par Deborah Silver.

 


L'acrobatie mentale tient à ce que 1 et 2 ne sont pas des "fils de liaison", ils sont des "fils de motif". Il faut quitter le raisonnement overshot ou été/hiver. Les autres cadres sont ceux qui feront la toile équilibrée.

J'ai marqué, comme Robyn, les fils de motif en chaine par une couleur tranchante.

Je retiens le marchage suivant:

  • la duite de fond se fait par la toile 357 ou 468 (si on fait du "true" Beiderwand)
  • le motif se fait par le choix d'un fil de motif 1 ou 2 puis la sélection de bloc,
    par exemple 134 et 234 : le fil couvre tous les blocs sauf 3-4 (je travaille en rising shed, à la lèvre)
  • +3478: couvre les blocs 5-6
  • +3456: couvre les blocs 7-8
  • etc

On les repère dans le wif ci-dessus, en négatif. On peut reformuler: les carrés blancs dans l'attachage signaleraient le blocs où les motifs seront marqués en motifs sur le tissu.

Je peux ainsi soit improviser en tissant, soit suivre un schéma à l'oeil, mais sans me référer au bref/wif.

Au passage, j'aimerais comprendre la différence entre Beiderwand et l'été/hiver: quand privilégie-t-on l'un plutôt que l'autre? A ce stade-ci il me semble que l'été/hiver est plus multiforme - ne fût-ce que parce que j'obtiens 6 blocs en 8 cadres (Beiderwand: 3).

Deuxième questionnement: Spady traduit "Beiderwand" par "beider": double et "wand" comme "tissu". Pour moi en allemand, "wand" veut dire mur. Or, les Beiderwand étaient des tapis de murs auparavant, non? C'est du détail.

Tout comme est anecdotique ceci: j'aime le mot Beiderwand, qui me fait penser à Biedermaier, ces meubles kitsch de goût très petit-bourgeois. En allemand, Biedermaier signale un petit bourgeois très propre sur lui, si je me rappelle bien.

 

Lire les réponses de Robyn Spady, à mes questions sur le Beiderwand.
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