27.12.24 Récapitulatif de l'outillage de base, des achats facultatifs, des consommables à prévoir, spécifiquement en Slow-Dye, de hobbyiste ou artiste.
28.1.2025 A ce jour, cette page récapitulative inclut tous les brouillons depuis 2014, mais il manque des liens, des photos, des bouts de phrase; il reste des codes "xx" et des coquilles; tout doit être réécrit, en outre. Bientôt, elle sera finalisée et structurée en un pdf interactif, le fascicule nr 5 de Slow-dye: teintures naturelles pour les curieuses et les flemmardes
Je propose l'outillage de base, les achats facultatifs, les consommables.
Je ne cite pas les bases connues des teinturiers: gants, tablier, , etc. On est ici en deuxième année,disons, car vous avez bien suivi au moins un stage collectif, n'est-ce pas?
Je ne détaille pas non plus les sources d'achat pour laine et soie, qui donnent les plus belles couleurs pour enthousiasmer un débutant. De préférence en fils plutôt qu'en tissu, selon le principe de pédagogie de la réussite: les tissus sont parfois un peu bringés au début, car mal gérés dans le bain de teinture. Un écheveau est quasi impossible à rater. Coton et lin= plus difficile. Ne pas commencer par cela, même pas en fils. Ne pas essayer de teindre des vieux pulls -> irrégularités -> déceptions. Gardons cela pour plus tard, quand on sera aguerris.
Je ne vais pas répéter ce qui se trouve sur tous les blogs et dans tous les livres. Je pars du principe que vous disposez de ce qu'il faut pour teindre en version classique:
Les portails que je connais, pour se fournir en ligne:
Découvrons d'abord les bases classiques dans le formidable livre de Marie Marquet, petit et dense, indispensable aide-mémoire: "Guide des teintures naturelles"
Un extrait de ce livre, tel que publié par l'éditeur - "le matériel à rassembler"
Vu que nous avons d'autres pratiques, entre autres à froid, et que l'on se concentre ici sur les procédés pour hobbyistes et artistes, je commente l'outillage classique avec quelques ajouts.
Pour les rinçages, les trempages, les extractions alcalines: quelques seaux en plastique de 5 litres, avec couvercles. Idéalement 10-12 litres. Prix de 2015, à rectifier.
Pour la chauffe: des plaques chauffantes ou une plancha. Voir mon propre matos, avec les balances. J'ai profité d'un jour de rangement et nettoyage pour les photographier. J'ai aussi un chauffe-plat de restaurant, que j'utilisais pour les monotypes à l'encaustique vers 2005. Pas photographié. Viendra plus tard.
Plaques chauffantes: j'ai beau essuyer le bas des casseroles, laver en fin de séance, elles s'abîment vite. Mais pourquoi donc?
On n'a pas besoin de plaques de chauffe pour les extractions alcalines ou pour les cuves à indigo (quoiqu'un thermoplongeant est un bel atout). Pour toutes les autres manips en atelier de teinture, même de hobby, il faut chauffer ne fût ce qu'un peu.
Fonctionnent bien en extractions à froid:
* toisons de mouton brutes, lavées - si alpaga ou angora: peut être non lavé
* rubans et mèches, lavés
* fils de laine, soie, coton, lin, etc.; lavés
Ces teintures à froid ne réussissent pas à la forme “tissu”, encore moins à de vieux T-shirts - ou alors on accepte un résultat très chamarré.
Pour la chauffe aussi: des casseroles non ébréchées , récup’ chez les copines ou en brocante.
Les casseroles en alu ne tiendront pas longtemps, car certains mordants attaqueront l’aluminium (acides). J'en ai eu l'expérience assez rapidement.
Prévoir la taille selon ce que vous teindrez: un tissu de la taille d'un T-shirt aura bien besoin de la taille d'une casserole à pates à l'italienne pour avoir ses aises. Si vous teignez de petits écheveaux de soie pour la broderie, il en va tout autrement. Ayons du bon sens, quoi. En gros, comme je ne teins quasi que des écheveaux, mes notes:
Pour info, l'inventaire de ce que j'ai récupéré à gauche et à droite depuis dix ans:
On donne généralement une proportion de fibres versus eau de bouillon de 1 à 20, je préfère 1 à 30. Je fais comme tout le monde, j’utilise le logiciel en ligne omnicalculator volume pour ne pas devoir me rappeler mes bases scolaires ;)
J’ai besoin de casseroles pour les bouillons, de seaux pour diverses manips, dont les extractions alcalines, et de deux ou trois cuves d’indigo. Pour les cuves, voir le chapitre indigo.
Volume de mes casseroles, récupérées à gauche et à droite depuis dix ans (amis, brocante sociale, famille). Diamètre /hauteur utile en centimètres
2 petits poêlons bas et larges 1/2 litre et 1 litre : pour faire fondre alun ou cristaux de soude, etc
casserole 28 cm/7cm (wok) < 4litres = pour des tests de bouts de tissu ou de tout petits écheveaux-test
casserole 11cm/24.5 = +- 5 litres
casserole 22/14 (ex vapeur) = +- 5 litres
casserole 21/24 (ivoire) = +- 8 litres
casserole 27/14 (moules) = +- 8litres
casserole 25/24 (orangée) = +- 11 litres
casserole 26/25 (bleue) = 13 litres
Du papier pH est utile pour quantité de pratiques, mais essentiel pour gérer une cuve d'indigo ou des extractions alcalines. Voir aussi dans le chapitre "Tester"
C’est capital d’en disposer car dans les recettes en extractions alcalines ou en cuve d'indigo; on ne peut pas indiquer de dosage précis pour les bases ou le vinaigre, vu les variables personnelles de votre atelier: qualité de l'eau, par exemple (l'eau déminéralisée réagit mieux aux variations de pH imposées). En outre, les dosages de cristaux de soude ou de vinaigre dépendent de la qualité de ces produits (des cristaux de soude mal conservés à l'air, par exemple; de la chaux vieillie... ne donneront pas le même effet que leurs équivalents frais et denses). Il faudra donc toujours vérifier le pH avec les languettes.
Prévoir des vieux voilages en polyester découpés en carrés de 50/50cm pour filtrer les bains et pour servir de nouets à colorants ou à laine . 50/50cm = calculés pour des seaux de 5 litres. Quand j’utilise de grands bacs 50 litres, je pose un nylon sur une passoire, elle-même calée sur le bord du bac.
Des pinces à linge pour accrocher les pans de rideaux aux bords des seaux et pour resserrer les mêmes pans lorsqu’ils servent de nouets.
Pour ne pas devoir nettoyer la laine et pour ne pas devoir enfermer la matière de teinture dans un bas nylon, je pose un morceau de voile sur l'eau et la matière qui cuit ou qui macère à froid; j'accroche avec des pinces à linge, j'y dépose la laine, puis je la fais tenir sous l'eau en déposant dessus une assiette ébréchée. .
J'ai récupé des dizaines de voilages qu'une amie a jeté, j'ai de quoi faire.
L'un d'eux est à côté de l'évier sur une grande poubelle. Je déverse les eaux dans ce premier sas, pour éviter de boucher l'évier avec des déchets végétaux, lors des rinçages.
On peut faire des nouets avec de vieux bas nylon pas trop troués - ou achetés en magasin discount pour servir de nouet à matière Acheter les plus épais, les moins chers. Je les récupère de bain en bain. Vous êtes à trois clics d'une dame qui utilise encore des bas nylons et les jette dès qu'ils sont filés. En quelques semaines, voici ma récolte:
Une passoire 20cm de diamètre, nylon ou métallique
Un rack de séchage pour linge dont au moins une partie est horizontale (pour sécher les toisons, le cas échéant)
J’ai récupéré en déchetterie des grilles de vieux frigo, que jai placées sur des tréteaux
Un bout de tuyau plastique de 2cm de diamètre et de 1 mètre de long, qui servira à tenir les écheveaux de laine lorsqu’on en teint plusieurs à la fois. S’achète au mètre en magasin de bricolage. Ou récup' chez un plombier sympa.
Je rince aussi les laines en série, sur ces tuyaux, toutes couleurs mêlées, une fois tous les deux jours de teintures intenses:
Marianne Aubry me dit qu'elle utilise un séchoir à chaussettes comme ceci, pour déposer les laines en teintures:
Pour peser les fibres et les matières, on peut se débrouiller sans balance au début: emmenez la fibre dans un sac plastique lors de vos courses; pesez au rayon épicerie...
Version débrouille pour les produits: une cuiller à café contient environ 4 à 5g,une cuill à soupe environ 15 à 20 de poudre, selon densité. Dès que vous pourrez, vous emprunterez ou acheterez une balance de ménage. Optimum: une balance de précision au gramme, pour les minitests, quand vous serez bien averti en teintures.
J'ai gardé de mes années en céramique, où je formulais mes propres glaçures au centième de gramme, une balance que j'appelle chinoise (brune, à droite en haut de la photo ci-dessous). Non-électronique, le rêve: pas de panne! Et low-tech, je peux réparer.
Un vieux mixeur à soupe pour les préparats densifiés à la gomme de guar, par exemple; pour extraire en express la couleur d'une poudre de garance, campêche, etc.
Un fouet servira pour bien diluer les extraits en début de chauffe.
Niveau suivant: un blender ménager ou puissant, pour broyer les plantes récoltées ou achetées (elles donnent tellement mieux en poudre!):
Omniblend. Super outil, aussi efficace que son cousin (et trois fois moins cher), mais je ne comprends pas comment on peut valoriser à ce point des outils si mal conçus! Tant le vitamix que l'omniblend: lavage casse pieds et pas de protection, on pourrait y mettre le bras pendant que le couteau déchire.
Aucun enfant n'approche de cet outil!
Récupérer régulièrement, chez vous ou des voisins des cendres du feu de bois pour faire une lessive de cendres. Le chêne donne un pH élevé, le sapin bien moindre.
Acheter du vinaigre d’alcool 7° (BE) ou 8° (FR) pour acidifier les bains, le cas échéant; pour préparer le AA, pour les pâtes d'impression coton/lin, pour le dernier bain vinaigré des laines après la cuve d'indigo. Le vinaigre blanc, qui coûte 1€ le litre à tout casser, est celui qu’on utilise pour le nettoyage ménager.
Solution 2 plus technique: du vinaigre 14°C en droguerie, bien plus dense. Pratique, prend moins de place; mais il faudrait adapter toutes les recettes en fonction. S’achète par 5 litres. Corrosif → pas pour la teinture avec enfants.
Acheter des cristaux de soude pour alcaliniser les bains. Ils s’achètent en droguerie, faciles à trouver - par kilo ou 500g. Les conserver dans un pot bien fermé, sinon ils durcissent à l’air. Ils seront toujours efficaces mais perdent de leur pouvoir. Ils se dissolvent mieux dans de l’eau très chaude. Toujours verser les cristaux dans l’eau, jamais l’inverse. Assez corrosif, ne pas risquer d’éclaboussures.
Quand on se perfectionne, on privilégie le carbonate de soude pur, car les cristaux de soude ont des résidus et additifs divers.
Faute de cristaux de soude, solution débrouille: prélever un peu de lessive de cendres maison - plus difficile à doser . On peut aussi utiliser comme basifiant la chaux en poudre (plus corrosive à utiliser) ou l'ammoniaque (à l'odeur très forte, qui incommode beaucoup d'utilisateurs)
On a parfois besoin de craie, pour la garance ou la gaude, par exemple.
Le sulfate de fer, qui assourdit les tons là où l'alun les illumine, s'ch!te en droguerie plutôt qu’en jardinerie pour avoir le produit brut, moins cher et sans ajouts. Poudre. Se dilue bien dans l’eau comme tous les sulfates. On utilisera le sulfate de fer en mordant, en post-bain, dans les gels de mordants, de préférence sous sa forme acétate (avec du vinaigre, penser "acétique).
Solution débrouille: faire une soupe de clous. Des vieux clous dans une solution moitié vinaigre blanc moitié eau. Fermer hermétiquement. Laisser infuser une semaine ou plus. L’oxyde de fer des clous ne se libère pas aussi facilement que les sulfates de la poudre achetée → il faut du vinaigre. Ce deviendra de l’acétate de fer. Défaut: on ne peut doser, on travaille au pif.
Attention: des esprits créatifs proposent de laisser macérer les clous dans de l'eau. Forget! Vous n'obtiendriez rien. Il faut le vinaigre.
Facultatif, pour passionnés: du sulfate de cuivre. Acheter en droguerie plutôt qu’en jardinerie pour avoir le produit brut, moins cher (la bouillie bordelaise contient certes du sulfate de cuivre, mais aussi de la chaux). Poudre. Se dilue bien dans l’eau comme tous les sulfates.
Solution débrouille: de vieux morceaux de cuivre dans une solution moitié vinaigre blanc moitié eau. Fermer hermétiquement. Laisser infuser une semaine ou plus. Le jus obtenu est de l’acétate de cuivre, bien soluble dans l’eau.